Le 23 janvier 1902 s'est produite la tragédie des monts Hakkôda, Hakkôda-san sônan jiken 八甲田山遭難事件, où périrent 199 militaires japonais (sur 210). C'est encore, à ce jour, le bilan humain le plus élevé lors d'un exercice militaire en hiver en montagne dans le monde.
Un groupe de soldats du 5e régiment d'infanterie, hohei dai-go rentai 歩兵第5連隊, d'Aomori 青森, appartenant à la 8e division de l'armée de terre japonaise, Nihon rikugun dai-hachi shidan 日本陸軍第8師団, s'est retrouvé piégé dans une tempête de neige alors qu'ils traversaient les monts Hakkôda au cours d'un exercice d'aguerrissement au froid, taikan renshû 耐寒訓練. Le Japon se préparait alors à un éventuel conflit avec la Russie stariste qui se matérialisa en 1904-1905 avec la guerre russo-japonaise, Nichiro sensô 日露戦争.
La tragédie prit un tournant héroïque avec l'action du caporal Fusanosuke Gotô 後藤房之助 (1879-1924) qui réussit à trouver de l'aide mais il était déjà trop tard. L'histoire a été romancée par Nitta Jirô 新田次郎 (1912-1980) dans son livre Hakkôda-san-shi no hôkô 八甲田山死の彷徨 (Marche vers la mort sur les monts Hakkôda) qui a été adapté au cinéma en 1977 par Moritani Shirô 森谷司郎 (1931-1984) sous le nom de Hakkôda-san 八甲田山, Les Monts Hakkôda.
Une des conséquences inattendues de la tragédie fut l'introduction du ski au Japon. Le gouvernement de Norvège de l'époque, touché par l'ampleur de la tragédie, expédia au Japon une paire de skis utilisés par son armée pour progresser sur la neige. Sans mode d'emploi, les Japonais ne surent s'en servir.
Ce n'est qu'en 1911 avec l'arrivée au Japon de l'attaché militaire autrichien, le major Theodor von Lerch, que les militaires japonais pratiquèrent le ski pour la toute première fois.