Le 31 octobre 1903 (Meiji 明治 36) décède Kataoka Kenkichi 片岡健吉 (1844-1903), homme d'Etat japonais défendeur des droits de l'homme et partisan de l'annexion de la Corée. Ancien membre de la mission Iwakura, il a joué un rôle important dans la formation des premiers partis politiques japonais à l'ère Meiji.
Originaire d'une famille de samurai de Tosa, il combat le shôgunat sous les ordres d'Itagaki Taisuke 板垣退助 (1837-1919) lors de la guerre de Boshin, Boshin Sensō 戊辰戦争.
De 1871 à 1873, il fait partie de la mission Iwakura à l'étranger, Iwakura kengai shisetsu 岩倉遣外使節, pour étudier les systèmes militaires étrangers mais son intérêt se porte plutôt sur le droit constitutionnel occidental.
De retour au Japon, il devient commandant au sein de la marine impériale mais, en 1874, il démissionne du gouvernement en même temps que Itagaki Taisuke lorsque le projet d'une intervention militaire en Corée, qu'ils soutiennent, est rejeté (Seikanron 征韓論征韓論). La même année, ils créent ensemble la Risshi-sha 立志社, une association politique en faveur de l'établissement d'une assemblée nationale, de la réduction des taxes foncières et pour la révision des traités inégaux. Ensemble, ils prennent part à la création du mouvement pour la liberté et les droits de l'homme, jiyū minken undō 自由民権運動 composé principalement d'anciens samurai (shizoku 士族) mais aussi de gens du peuple (heimin 平民) et dont l'objectif est de réformer le gouvernement de Meiji selon le modèle occidental.
En février 1875, il aide Itagaki à établir l'Aikoku-sha 愛国社, l'« association des patriotes », une des toutes premières coalition politique du Japon. Elle est dissoute lorsqu'Itagaki accepte de la part d'Ôkubo Toshimichi 大久保利通 (1830-1878) la promesse du gouvernement d'établir une constitution.
En 1877, devenu président de la Risshi-sha, il présente une pétition au gouvernement demandant la création d'une assemblée nationale sur le modèle occidental.
En 1880, il crée la ligue pour l'établissement d'une assemblée nationale, kokkai kisei dōmei 国会期成同盟, à partir de l'Aikoku-sha et présente au gouvernement de Meiji une nouvelle pétition, contribuant ainsi à la crise politique de 1881 en pressant le gouvernement, alors déjà affaibli par les luttes pour le pouvoir entre les différentes factions en place, de former une législature nationale.
Dans la perspective de la mise en place d'un corps législatif, Itagaki et Kataoka avaient prévu de créer un parti politique à partir de leur ligue pour l'établissement d'une assemblée nationale et, le 29 octobre 1881, est créé le tout premier parti politique national japonais, le Parti Libéral ou Jiyûtô 自由党.
Arrêté et emprisonné pour avoir conspiré contre le gouvernement en 1887, il est pardonné en 1889.
Une fois la Diète établie en 1890, Kataoka est élu membre de la Chambre des représentants, Shûgi-in 衆議院, jusqu'à sa mort en 1903. Il en sera le président de 1898 à 1903.
Il joue un rôle décisif dans la constitution des partis politiques Kenseitô 憲政党, le Parti de la Politique Constitutionnelle, et Rikken Seiyûkai 立憲政友会, les Amis de la Politique Constitutionnelle.
