Aurélie Samuel, Matthieu Séguéla, Amina Okida
Editions Snoeck, mars 2014
Le catalogue officiel de l'exposition sur Clémenceau et l'Asie au Musée Guimet, Paris. Clémenceau était passionné par le Japon. Il partageait avec Claude Monet une admiration pour les estampes japonaises. Il s'est rendu à de nombreuses reprises en Asie mais, à son grand regret, jamais au Japon.
Note de l'éditeur
Surnommé «le Tigre» ou «le Tombeur de Ministère», statufié en Père la Victoire, Georges Clemenceau s'inscrit dans l'histoire et la mémoire nationale comme l'une des figures politiques les plus importantes de son temps. Celui qui ne fut pas seulement homme d'État et chef de guerre nourrissait une véritable passion pour l'Asie, ses arts, ses civilisations, ses religions. L'exposition présentée au musée national des arts asiatiques-Guimet sera consacrée à cet aspect méconnu de l'homme illustre, grand collectionneur d'objets asiatiques.
Axée sur sa découverte de l'Inde et du bouddhisme, sur l'orientalisme et son intérêt pour l'Asie, la collection de Clemenceau sera rassemblée au musée; soit quelque 800 objets dont une partie fut dispersée en 1894 lorsque, frappé par le scandale de Panama, Clemenceau dut se résoudre à vendre sa collection aux enchères. Estampes, peintures, kôgôs ou boîtes à encens japonais, masques, céramiques, mais aussi photographies sont les témoins de cette passion pour les arts de l'Extrême-Orient.
Écrivain, critique d'art, collectionneur, ou commanditaire, Clemenceau fut fonda - mentalement un esthète. Homme politique de premier plan, il avait en outre accès à des canaux diplomatiques pour sa collection.
Loin d'accumuler les objets dans un seul but esthétique, Clemenceau voulait comprendre leur signification profonde, s'imprégner du sens et de la pensée dont ils étaient issus. Clemenceau, le Tigre et l'Asie, révélera comment cet homme, orientaliste, promoteur du dialogue des cultures, contribua à diffuser la connaissance de l'art et des civilisations de l'Asie auprès du public français.
La scénographie retenue évoque le périple du « Tigre » en Asie en 1920 et offre l'image d'un voyage d'un genre inédit. Son intérêt pour l'étude des religions, de la philosophie orientale et des concepts philosophiques qui imprègnent la cérémonie du thé, sont soulignés par les nombreux ouvrages et objets de collection que possédait Clemenceau. Le musée national des arts asiatiques-Guimet bénéficie pour cette exposition exceptionnelle, du concours scientifique de deux institutions partenaires : le musée de arts asiatiques de Nice et l'Historial de la Vendée qui accueilleront chacun l'exposition Clemenceau.