On n’a très peu dormi (on a dû se coucher vers une heure du matin pour se lever vers six heures). Au réveil, il ne fait pas très beau mais comme souvent en montagne, le paysage est merveilleux. Les fleurs de cerisiers ne sont pas encore totalement épanouies mais elles sont déjà très belles et je profite de nos derniers moments de bonheur. Je sais que les prochains jours ne vont pas être paisibles et l’idée de se rendre à Tokyo ne m’enthousiasme guère puisque c’est là où se trouve le virus.
Le propriétaire du ryokan nous propose de nous déposer au centre des bus. J’ai refusé plusieurs fois mais il a insisté. On est donc monté dans sa voiture cubique si caractéristique du Japon. On est arrivé en avance et on a attendu dans la salle d’attente. Lorsque l’on est entrés, il n’y avait personne. Tout était fermé. On avait à peine poussé la porte que le personnel de l’accueil est arrivé en courant et a ouvert le bureau d’accueil.
J’étais presque désolée de les avoir obligés d’ouvrir mais comme il pleuvait, on ne pouvait pas rester dehors. Plusieurs bus arrivent et repartent. A chaque fois, Amour stresse et me demande si ce n’est pas notre bus. Je le rassure en lui traduisant ce qui est écrit sur chaque bus. Le nôtre arrive enfin.
Je montre l’email de confirmation au chauffeur qui le regarde à peine. On monte à bord. Commence alors notre périple en pleine montagne. J’avais espéré passer par le mont Aso mais on est passé beaucoup plus bas, par une ville qui s’appelle Yamato 山都町, connue comme étant le nombril de Kyushu 九州のへそ car située en son centre. On a quand même aperçu le volcan au détour d’une route !
Cette fois-ci, on est un peu plus nombreux dans le bus mais on est quand même moins d’une dizaine de personnes. Une chose est sûre, si vous avez la possibilité de prendre les bus pour visiter Kyushu (même si je conseille la voiture), faîtes-le ! Ils sont super agréables et beaucoup moins cher que le train.
On arrive à la gare centrale de Fukuoka, on dépose nos bagages à l’hôtel. C’était amusant car on a été accueillis par une jeune femme occidentale mais on a fait tout le check-in en japonais. C’était trop mignon ! On part ensuite manger. On est retournés là où on était allés quand tout était fermé sauf que c’était ouvert cette fois-ci. On a gouté les spécialités locales sans être convaincus mais c’était l’occasion ou jamais.
A la recherche des sakura
Après manger, je me renseigne pour aller au Dazaifu Tenman-gū 太宰府天満宮 pour aller voir les cerisiers et je découvre que l’on peut y aller en bus depuis la gare centrale. Sauf que l’on n’a que cinq minutes pour prendre le prochain ! On court vers la gare centrale où l’on regarde fébrilement où peut bien se trouver l’arrêt pour le temple. Heureusement, on le trouve rapidement, quelques secondes avant qu’ils ne commencent à faire monter tout le monde.
Une charmante dame nous demande si on a une carte Icoca. Je lui réponds que l’on paye en liquide. Elle insiste. Je lui réponds que payer en liquide ne nous gène pas. Elle insiste encore. « Vous savez, il faut avoir l’appoint pour payer. Une carte Icoca, c’est plus pratique. » Je lui réponds que cela ne nous pose pas de problème. On monte.
Le bus est plein à craquer. On a eu de la chance de trouver deux places côte à côte. Il n’y a que de jeunes couples. On fait un peu tâche mais ce n’est pas grave. On passe par l’aéroport sur le chemin. Je ricane doucement en voyant la piste d’atterrissage.
On reprend l’autoroute que l’on venait de prendre le matin même puis on arrive à Daizaifu. C’est animé malgré la pluie. Il y a énormément de jeunes gens. On repère l’arrêt de bus pour le retour et on vérifie les horaires puis on prend l’allée centrale pour se rendre au temple. Je découvre le Starbuck super design réalisé par le célèbre architecte japonais, Kengo Kuma. Je ne savais pas qu’il était là. Je repère les petits oiseaux de Joranne, ceux qui font la gueule et qui sont rigolos tout plein. Et on prend plein de photos car il faut savoir que le Japon est extrêmement photogénique lorsqu’il pleut.
J’avais hésité d’aller au temple car je n’avais pas trop envie de faire du tourisme après l’annulation de notre vol et la perspective d’aller à Tokyo mais Amour était motivé pour profiter au mieux de notre séjour. Et il a eu raison.
Le temple est immense. On a recherché les cerisiers, étonnés de les voir si peu ouverts alors qu’ils étaient en fleur à Takachiho, en pleine montagne. Je m’attendais à un festival de fleurs. J’étais un peu déçue mais le temple est vraiment magnifique et la pluie rendait l’atmosphère très romantique. On a même croisé un Français super sympa qui a proposé de nous prendre en photo ! Sur le retour, j’ai fait un peu de shopping et on a, à nouveau, couru pour attraper notre bus !
De retour à Fukuoka, on a pris notre billet de train pour Tokyo (mon premier Nozomi !) et on a encore fait un peu de shopping : j’ai acheté des produits de beauté puis on a cherché le Pokémon Center dont on voyait le Pokéstop devant l’entrée de la gare (petit rire étouffé). L’heure est passée très vite. On a mangé rapidement avant de rentrer faire nos valises pour Tokyo.