Le trajet par bus est rapide (deux heures en tout) et il nous dépose à un arrêt tout près de notre ryokan. On y laisse nos bagages avant d'aller chercher un restaurant pour manger.

La vue depuis notre bus alors que nous nous dirigeons vers Takachiho dans les montagnes

Le temple

Juste avant, on passe au temple Takachiho jinja 高千穂神社 qui est juste à côté. Mais quelle merveille ! Il y avait une lumière extraordinaire et l'on a pu faire de très belles photos. Il y avait une cérémonie lorsque nous sommes arrivés. On n’osait pas les prendre en photo mais on nous a invités à le faire. C’est là que j’ai acheté ce très bel ema.

Le temple de Takachiho

Le temple de Takachiho

L'ema du temple Takachiho

Lorsqu'on est arrivé par le bus, on s’est rendu compte que la majorité des commerces étaient fermés. En raison du virus, il n’y avait pas de touristes. On visite plusieurs endroits avant de s’arrêter sur un petit resto qui fait des plats hawaïens ! Et c’était très bon ! On y même retourné le lendemain !

 

Gorge profonde

On était venu pour visiter les gorges donc on descend à pied pour y aller. C’est vertigineux et je m’inquiète un peu pour le retour. L’endroit est magnifique et il y a, là encore, une lumière sublime. J’avais lu un panneau indiquant que la location de bateau était fermée, ce à quoi je m’attendais en raison du virus mais, arrivés en bas, on découvre plusieurs bateaux sur l’eau. On décide de se renseigner pour en louer mais, arrivés devant l’entrée, on me dit que ce n’est pas possible de le faire et qu’il faut réserver à l’avance. J’hésite car j’ai l’impression que mes voisins n’ont pas réservé mais qu’ils peuvent s’inscrire sur les listes. C’est alors que j’aperçois le prix de 3.000 yens pour une demi-heure et je me dis que c’est quand même super cher. J’en parle à Amour et on décide de ne pas insister. On part se balader le long de la rivière tout en admirant les formations géologiques de la gorge qui est une ancienne coulée de lave érodée par l’eau.

Les gorges de Takachiho

Les gorges de Takachiho

Les gorges de Takachiho

A un endroit, il fallait choisir entre regagner la route ou prendre un chemin qui amenait au temple. Je me suis doutée que ce dernier allait être très escarpé donc on a pris l’option safe et on est remonté au ryokan qui était juste en haut des gorges.

On fait le check-in, on récupère nos bagages avant de monter dans notre chambre à l’étage. Il était évident que le ryokan avait bien vécu : la salle de bains de notre chambre était ancienne, les tatamis étaient tous élimés mais tout cela avait un charme fou. On avait en plus une vue superbe sur la montagne et les gorges en contrebas. J’ai adoré cet endroit. En plus, le ryokan avait une large salle à manger où l’on pouvait faire du thé et réchauffer nos bentos. Dans cette salle, il y avait aussi une imposante bibliothèque remplie de mangas mais en raison du virus, j’ai préféré de ne pas les toucher.

On est ressorti pour trouver de quoi manger en soirée. Comme il y avait une arène Pokemon pas très loin, on s’est retrouvé sur une station d’autoroute d’où l’on pouvait apercevoir les trois ponts mais d’en haut, cette fois-ci. J’ai trouvé du thé produit localement puis on est allé au supermarché à côté du temple. Et là, on était comme deux chiots tout foufou ! J’ai trouvé de quoi faire du thé vert froid, on a pris du KitKat au matcha et plein de gâteaux et de boissons inconnues. Mais pas de bento ! J’avais repéré deux kombini sur la route vers le restaurant donc on y est retournés. Le choix était restreint mais suffisant. On est rentrés manger à l’hôtel avant une bonne nuit de sommeil.

Lorsque j’avais préparé le voyage, j’avais prévu de ne rester qu’une seule nuit à Takachiho d’autant que le premier hôtel que j’avais réservé était assez cher. Puis, ayant trouvé ce ryokan pas très cher parce qu’éloigné du centre-ville, je me suis dit pourquoi ne pas y rester deux nuits. Ce fut une excellente décision.

 

Amaterasu

Le lendemain, il était prévu d’aller voir la célèbre grotte d’Amaterasu (coucou Joranne !) et de se balader autour. On prend notre petit-déjeuner, plus occidental que japonais, bon mais assez succinct et on se rend au centre des bus à quinze minutes à pied du ryokan. On passe devant l’office de tourisme mais c’est fermé en raison du virus. En nous voyant devant l’entrée, une dame sort pour nous demander si on a besoin de renseignements. On la rassure en lui disant que tout va bien et que l’on va visiter la grotte d’Amaterasu. Elle nous donne les horaires que l’on a déjà et on la remercie chaudement. Puis on rejoint un groupe de mamies dans la salle d’attente du terminal des bus.

Ca ne se bouscule pas dans Takachiho

Notre bus arrive. On monte dedans. On n’était que tous les deux dedans sauf vers la toute fin du trajet quand un papy nous a rejoints. La vue sur les rizières est magnifique et on profite du paysage. Le bus nous dépose devant l’entrée du temple Amanoiwato-jinja 天岩戸神社 . Là encore, on a une lumière extraordinaire. Il y a peu de gens, peu de commerces ouverts. C’est à la fois triste et agréable, triste que toute l’économie autour du tourisme soit en train de s’effondrer, agréable d’être seuls pour visiter de tels endroits somptueux.

Le temple d'Amaterasu

Le temple d'Amaterasu

On descend jusqu’à la grotte Amanoyasugawara 天安河原 . Sur le chemin, il y a des boutiques de glaces mais il est trop tôt pour en manger. Une fois en bas, on découvre que le chemin est en travaux et il faut passer sur des passerelles. Un jeune homme nous conseille de faire attention car le sol n’est pas égal et que ça bouge un peu. Je traduis le tout à Amour et le jeune homme est enchanté de nous entendre parler dans une langue étrangère. Il portait un uniforme trop grand totalement dépareillé avec un casque de travers sur des cheveux en bataille. Il ressemblait à un personnage de Toriyama mais il était tellement enthousiaste qu’on a passé du temps à discuter avec lui et c’était super agréable.

 

Trop tôt pour une glace, hélas !

 L'accès à la grotte est en travaux

LA grotte

Là encore, malgré les travaux, il y avait une lumière magnifique. La grotte, en elle-même, est à la fois décevante et surprenante. En réalité, elle est assez petite mais si on prend le temps de regarder un peu partout, on découvre alors une atmosphère spéciale, comme si tous les petits cailloux présents allaient s’animer et se mettre à bouger d’eux-mêmes.

La grotte d'Amaterasu

L'intérieur de la grotte d'Amaterasu

L'extérieur de la grotte d'Amaterasu

On retourne au temple. Comme il nous reste pas mal de temps avant le prochain bus (ils ne sont pas nombreux du tout), on continue notre balade de l’autre côté du pont pour rejoindre le temple Amanoiwato Higashi-hongu 天岩戸神社東本宮 et, si possible, les sept arbres 七本杉. Dans la région sont disséminées un peu partout des statuettes de grande taille représentant les divinités qui ont dansé pour faire sortir Amaterasu de sa grotte. Aux pieds des escaliers qui mènent au temple, on en découvre une qui se met à bouger lorsque l’on s’approche. J’en ai fait une vidéo au retour. Les crissements de cailloux, c’est Amour en train de marcher très discrètement derrière moi.

Ces statues géantes sont disséminées dans la montagne un peut partout. Plutôt effrayantes.

Le temple est intéressant mais sans plus. Par contre, les sept cryptomères sont tout près et c’est à voir. On retourne tranquillement à l’arrêt de bus car on est bien en avance. On fait une petite halte au super marché local où l’on prendra des mochis fait main super bons.

Les sept cryptomères, nanamotosugi 七本杉

 

Angoisse passagère

C’est alors qu’arrive un mini-bus qui n’a rien à voir avec celui de l’aller. Je vérifie qu’il va bien au bus center de Takachiho. On décide de monter même si il est très en avance par rapport aux horaires affichés. Amour stresse. Je le rassure mais c’est là qu’il démarre alors que ce n’est pas le bon horaire. Je m’inquiète un peu. Je réalise que l’on part de l’autre côté de la montagne. Je regarde partout dans le bus, pas rassurée du tout. Amour me lance des regards de détresse. Je lui dis que tout va bien alors que je n’en sais rien. On est tous les deux seuls dans un mini-bus avec un inconnu qui nous amène sur une route inconnue…

Je me dis : « C’est le Japon. Il ne faut pas s’inquiéter. » Petit à petit, je me rends compte que l’on se dirige bien vers Takachiho sauf que l’on est de l’autre côté de la montagne. Je me détends un peu.

On profite du paysage, des cerisiers en fleurs et des rizières. On rejoint ensuite la route que l’on avait prise lorsqu’on est arrivée la veille. Je suis alors bien soulagée ! Petite anecdote amusante : on a rencontré à nouveau la dame de l’office de tourisme qui s’est excusée qu’il n’y ait pas grand-chose à voir dans sa région. « Inaka desu » m’a-t’elle dit (ici, c’est la campagne) et je lui ai répondu « inaka dai suki » (on aime beaucoup la campagne), ce qui est vrai.

On descend au centre des bus puis on part chercher un restaurant pour manger tout en sachant très bien qu’il n’y en avait que très peu d’ouvert. Amour et moi, d’un commun accord, sans même nous concerter, nous nous dirigeons vers le restaurant de la veille. En nous voyant devant la vitrine, les jeunes femmes nous reconnaissent et se mettent à rigoler. On entre et, là encore, on a très bien mangé. J’en profite pour prendre un Matcha Bubble Tea, ce sera le seul du voyage ! Il y avait un jeune homme dans la salle. Apparemment, c’est un habitué car il discute avec les propriétaires comme s’ils se connaissent depuis longtemps. Il faisait des origami. Il y en avait plusieurs qui décoraient le restaurant. Et il nous en a très gentiment offert un, très beau en forme de papillon. On l’a remercié chaleureusement. La prochaine fois que j’irais au Japon, j’apporterais des petits cadeaux de France pour offrir. Ce n’est pas possible d’être aussi adorable !

 

Réveil brutal

Mais notre lune de miel avec le Japon allait se terminer brutalement.

Avant de rentrer à l’hôtel, on est allé prendre un bento que l’on a mangé dans la salle à manger. C’est lorsque l’on est rentrés dans la chambre que l’on a eu l’information : notre vol retour est annulé et l’on doit se rendre sur le site de KLM pour changer de vol.

J’ouvre alors très rapidement mon ordinateur et je choisis un autre vol. On ne nous propose d’autres vols que le vendredi, samedi puis mardi. On devait normalement rentrer dimanche. Le vol de vendredi est trop tôt, on n’aura pas le temps de rentrer à Fukuoka à temps pour le prendre. Celui de mardi est trop tard car Amour doit travailler lundi.

J’essaye de changer de vol mais impossible ! J’ai toujours un message d’erreur. Je réessaye un nombre incalculable de fois. Impossible ! Avec Amour, on réfléchit à ce que l’on doit faire.

On décide de prendre un vol retour depuis Tokyo vers Paris, via Amsterdam le samedi suivant. Je suis pour rester sur Fukuoka mais Amour préfère se rapprocher de Tokyo.

On décide alors de rentrer directement à Fukuoka le lendemain matin alors qu’il avait été prévu d’aller à Beppu. Heureusement, il y a des bus rapides direct depuis Takachiho pour Fukuoka. On a quatre heures de trajet mais c’est notre seule option. Je réserve le bus sur Internet puis je change nos réservations d’hôtel. On passera une nuit à Fukuoka avant de prendre le shinkansen pour Tokyo le lendemain. On prévoit de passer une nuit à Tokyo (petit rire nerveux).