Le 3 avril 1911, le pont Nihonbashi 日本橋 qui enjambe le fleuve Sumida, Sumida-gawa 隅田川, de Tokyo est réouvert à la circulation après avoir été reconstruit en pierre.
Construit à l'origine en 1603 (Keichô 慶長 8) en bois, il devient l'année suivante le point de départ des « Cinq routes d'Edo », gokaidô 五街道, qui comprend notamment le Tôkaidô 東海道, la « route de l'Est » rejoignant Kyôto par le Mont Fuji. Ces routes étaient empruntées par les seigneurs féodaux, les daimyô 大名, et leurs délégations lorsqu'ils devaient se rendre à Edo pour y séjourner en alternance, sankin kôtai 参勤交代.
Les quatres autres « routes » sont :
- la Nakasendô 中山道 (connue aussi sous le nom de Kiso kaidô 木曾街道, reliant Edo et Kyôto à travers les montagnes ;
- la Kôshū kaidô 甲州街道, reliant Edo et la ville de Shimosuwa 下諏訪町 dans la province de Shinano 信濃国, l'actuelle préfecture de Nagano 長野県 ;
- la Ôshū kaidô 奥州街道, reliant Edo et la province de Mutsu 陸奥国, qui regroupe désormais les préfectures d'Aomori 青森県 et d'Akita 秋田県 dans la région du Tôhoku 東北 au nord du Japon et ;
- la Nikkô kaidô 日光街道, reliant Edo au célèbre temple shintô, le Tôshôgû 東照宮 de Nikkô 日光.
Au milieu du pont se trouve le « kilomètre zéro », dôro genpyô 道路元標, à partir duquel sont calculées les distances.
Le pont était le centre symbolique de l'archipel pendant la période d'Edo (1603-1867) et de nombreux commerces se sont développés autour.
Reconstruit en pierre en 1911 en s'inspirant du style renaissance anglais selon les plans de l'architecte Tsumaki Yorinaka 妻木頼黄 (1859-1916), il symbolise la modernité de l'ère Meiji. De nos jours, il est défiguré par une autoroute suspendue construite dans les années soixante juste au-dessus.
C'est un pont de petite taille : sa longueur est de 49 m pour une largeur de 27 m. Il a donné son nom au quartier qui l'entoure. A la fin du XIXe siècle, de nombreux grands magasins s'y sont installés tels que Mitsukoshi 三越 ou Takashimaya 高島屋 qui s'y trouvent encore de nos jours.
Il a été rendu célèbre par les estampes d'Utagawa Hiroshige 歌川広重.