On décide de partir vu l'aggravation de la situation en Europe mais on en sera certain que le matin même de notre départ.

Finalement, on décolle de Roissy


10 mars : le ministre français de la Culture est positif au Covid-19. Les télévisions françaises ne parlent plus que du virus.

12 mars : les festivités pour l’anniversaire de Kumamon sont annulées. Il n’y aura pas de Kumamon pour notre visite de Kumamoto (c'est dommage mais ce n'est pas bien grave). La flamme des JO de Tokyo est allumée à Athènes.

14 mars : allocution du premier ministre japonais à 10 :00 heure française. On la suit en direct (on doit partir à 11 :00 pour l’aéroport). Abe est plutôt rassurant et ne cède pas à la panique. Cela nous conforte dans notre choix de partir.

 

En bas de l’immeuble, on croise une voisine qui nous demande où l’on part. On répond « Japon » et elle fait la grimace. On lui dit que la situation là-bas est meilleure qu’en France. Elle semble dubitative mais l’évolution de la pandémie nous donnera raison.

On arrive dans un aéroport de Roissy bien vide.

Rarement vu un aéroport de Roissy aussi vide


Finalement, on décolle. Le vol se passe au mieux. On regarde plein de films dont Midway (c’est étrange de regarder un film qui parle d’avion, de Japon et de bombardements à bord d'un avion en direction du Japon). Puis on arrive à Haneda.

Premier gag du voyage : Air France a réussi à perdre la valise d’Amour que l’on a enregistrée en même temps que la mienne. On remplit tous les papiers et on se dépêche pour prendre notre vol suivant. Amour ricane : « si cela se trouve, ils perdent une valise par vol. Lorsque l’on sera à Fukuoka, on n’aura plus rien. »

Haneda, le terminal pour les vols domestiques


A Haneda, je repère la boutique pour les JO. Je fais une petite razzia car on n’est pas censés revenir à Tokyo pour notre retour (petit rire étouffé). On enregistre ma valise puis on se dirige vers le terminal des vols domestiques. Il fait grand beau alors qu’il a neigé la veille (second petit rire étouffé).

Les goodies pour les Jeux olympiques de Tokyo 2020


Au moment de passer les contrôles pour l’embarquement, je laisse Amour seul juste deux secondes et j’entends alors des cris de détresse. J’accours apeurée (oui, bon, j’exagère un peu) et je vois Amour limite hystérique. Il avait une bouteille d’eau vide et ne savait pas comment se faire comprendre par la dame qui le contrôle. Je traduis le tout rapidement, elle est ravie de m’entendre parler japonais (j’ai droit à mon premier Nihongo jôzu !) Amour m’engueule : « mais pourquoi tu m’as laissé tout seul ! » Je l’ai laissé tout seul deux secondes…

On se dirige vers la zone d’embarquement où l’on profite du wifi gratuit pour attraper nos premiers pokémons nippons.


Le vol se passe à merveille jusqu’à ce que l’on approche de Fukuoka. Il y a des turbulences mais rien d’inquiétant (petit rire étouffé). Je regarde l’état de la mer du Japon par le hublot et il y a de fortes risées. Atterrir par vent fort (petit rire) m’est déjà arrivé plusieurs fois. Pas d’inquiétude. L’avion commence sa PTU (Une pétéu, kézako ? Je vous ai mis un schéma).

 Une PTU, kézako ?

Ça secoue fort et le pilote semble avoir du mal à rétablir l’assiette de l’avion. Je n’ai pas le temps de m’inquiéter qu'il remet les gaz ! Première tentative d’atterrissage annulée. On refait la PTU. Un autre pilote a pris le manche car on est moins secoués. Enfin presque. Il faut à peu près 10 min pour faire une PTU. Je tiens 20 minutes sans vomir sur un parapente biplace. Je sens que je ne suis pas loin de baptiser l’avion.

Je prends dans les mains un sac vomi au cas où et je me concentre sur la lumière du signal de secours pour garder mon regard le plus loin possible et le plus à l’horizon.

Deuxième tentative à nouveau avortée. Les moteurs se remettent à gronder. On repart. Les passagers commencent à s’inquiéter. Moi, je me concentre sur mon signal de secours.

On repart pour une PTU plus longue. Je sais que mon estomac est tout secoué. J’intime Amour de se taire. Les sacs de vomi autour de moi s’ouvrent les uns après les autres. Je résiste vaillamment. La troisième tentative sera la bonne ! Je suis fière de moi ! En sortant de l’avion, on verra plusieurs personnes livides. Une bonne dizaine, quand même. Amour s’attribue mon exploit en me disant qu’il m’a bien entraînée…

On récupère ma valise. On aura perdu une demi-heure en raison des tentatives ratées d’atterrissage mais ce n’est pas grave.

On se dirige enfin vers l’hôtel. On en a pris un qui est entre la gare et Canal City. Je l’avais choisi pour son emplacement et parce qu’il a un onsen sur le toit mais ce dernier est fermé en raison du virus. On aurait dû avoir un buffet pour le petit-déjeuner. C’est annulé aussi mais on a eu droit à un plateau bien copieux et délicieux.

On devait d’abord arriver vers midi mais, avec le changement de vol et les PTU à répétition, on est arrivés en fin d’après-midi. La nuit commence à tomber. On fait les formalités pour l’hôtel et on s’occupe de celles pour récupérer la valise d’Amour avant d’aller manger.

J’avais commandé une SIM card à Yodobashi camera depuis la France et je l’avais fait livrer à l’hôtel. On l’installe sur mon téléphone. Problème ; Amour n’arrive pas à se connecter à mon point d’accès. On bidouille les paramètres de mon téléphone. Le temps passe vite. Il faut que l’on sorte pour manger mais il est déjà trop tard : impossible de trouver un resto qui soit ouvert. Et il fait super froid en raison d'un vent glacial qui souffle en rafales. On rentre vite. J’avise un kombini et je prends des onigiri comme diner. On mange rapidement avant de s’effondrer de sommeil.

La gare d'Hakata de Fukuoka et son (immense) centre commercial

 

Courte balade à Fukuoka


Le lendemain matin, on avait le choix entre passer la journée à Fukuoka ou partir à Kumamoto. Comme on n’a absolument rien vu de Fukuoka la veille, on décide de rester la journée et de ne partir que le soir.

Avec Amour, on raffole des petits déjeuners traditionnels japonais

Après un petit déjeuner copieux et délicieux, on se dirige alors vers le Maizuru park pour voir si les cerisiers ont commencé à fleurir. Ils portent tous des bourgeons mais en dehors de ceux qui ont une floraison précoce, pas de fleurs.

Le parc de Maizuru à Fukuoka

L'entrée du parc Maizuru de Fukuoka

Pour organiser notre séjour, je suis allée sur le site de Béné no Fukuoka. Comme la majorité des musées ou sites touristiques sont fermés à cause du virus, on se contente de visiter les jardins et de faire les boutiques.

On passe d'abord par le jardin Ohori, Ōhori-kōen 大濠公園, avant de rejoindre les ruines du château de Fukuoka, Fukuoka-jō ato 福岡城跡.

La pagode sur l'eau du jardin Ohori

Pêche interdite !

Une des yagura 櫓 ou tourelles du château de Fukuoka

Le parc est désert mais cela fait du bien de se balader après un vol aussi long. Il fait un temps magnifique et Amour s'amuse comme un petit fou !

Amour en samourai

On termine la balade en allant à Tenjin 天神, le quartier commercial de Fukuoka, pour déjeuner puis à Canal City où je dépense mes premiers sous dans une boutique Donguri.

Le quartier d'Akasaka entre le château et Tenjin

On a trouvé un très bon restaurant dans un centre commercial de Tenjin.

Le quartier de Tenjin

Canal city de Fukuoka

La boutique Donguri Republic de Canal City

On retourne à l’hôtel récupérer ma valise puis direction la gare pour prendre le shinkansen pour Kumamoto. On prend nos billets juste avant de monter dans le train. Au bout de quarante minutes, on est déjà arrivés.

On prend le tram pour se rendre à notre ryokan où l’on restera trois nuits. Il est éloigné du centre mais extrêmement tranquille. On y dormira très bien. Même problème que le jour précédent : où manger ? On est épuisés par le décalage horaire et il fait nuit : ce sera kombini là encore !

On est dans un ryokan familial avec une grande chambre qui donne sur un parc avec jeux pour enfants comme on en voit dans les quartiers résidentiels. Le petit déjeuner se prend dans la salle à manger. Le premier jour, on était tous seuls mais le lendemain, une adorable famille nous tient compagnie. La télé est allumée sur la chaîne locale et donne tout plein de conseils pratiques pour combattre la propagation du virus.

 kumamoto virus television

La suite à Kumamoto