Premier jour à Kyôto ? Hum... Disons plutôt une première après-midi à Kyôto.
Car, même en partant tôt de Fuji-Kawaguchiko 富士河口湖, on ne pouvait arriver qu'en début d'après-midi à Kyôto. Nous avons au moins 4 heures de trajet jusqu'à la capitale de l'Ouest. D'ailleurs, ne faîtes pas la même erreur que nous : évitez de partir de Fuji-Kawaguchiko pour le Kinki 近畿 car il faut retourner à Tokyo 東京 ou Yokohama 横浜 pour récupérer le shinkansen 新幹線. Le mieux est encore de partir à Matsumoto 松本 (en passant par Ôtsuki 大月et Kôfu 甲府) puis de visiter les Alpes japonaises d'où il est facile de rejoindre Kyôto.
Il existe aussi la possibilité de contourner le Mont Fuji 富士山 par l'est puis de rejoindre Shizuoka 静岡 pour y prendre le shinkansen mais cela prend beaucoup plus de temps (près de 6 heures jusqu'à Kyôto !). L'idéal serait de louer une voiture et de visiter toute la région des cinq lacs (et d'aller à Asagiri 朝霧, le temple du parapente nippon).
Dans l'hôtel, nous avons eu droit à notre premier petit-déjeuner entièrement japonais et il était délicieux. Amour était un peu réticent à l'idée de manger du poisson et du riz au petit matin mais cela s'est très bien passé.
On quitte à regret l'hôtel et on part à pied pour profiter une dernière fois de la ville. Et nous avons eu raison car, contrairement aux prévisions météo de l'office du tourisme, le Mont Fuji était bien dégagé et nous en avons pris plein de photos. Si nous n'avions pas rendez-vous avec nos amis à Kyoto, nous serions bien restés plus longtemps.
On se dépêche car l'heure tourne. Il a fallu accélérer pour ne pas rater le train. A quelques secondes près, on le ratait !
Nous avons pris notre correspondance à la gare de Shin-Yokohama. C'était la première fois qu'Amour montait dans le TGV japonais. Comme il y avait un peu d'attente, on s'est amusé à regarder les trains qui allaient et venaient. Amour a adoré le contrôleur qui met sa tête hors du train à l'arrivée comme au départ, se demandant comment cela se fait-il qu'ils ne perdent pas leur casquette (après un examen attentif, il s'est avéré qu'ils portaient une jugulaire). Je m'en étais jamais rendu compte pourtant ce n'était pas la première fois que je prenais le shinkansen au Japon.
Arrivés à la gare de Kyoto, on prend le bus. Amour m'harcèle de question sur la suite de notre programme car il s'agit de savoir si on prend un pass à la journée pour le bus ou non. Comme notre programme dépend de nos amis, je n'en ai aucune idée mais Amour insiste. Je deviens grognon et, par osmose, Amour le devient. D'autant que j'aperçois notre bus mais que celui-ci ne s'arrête pas à notre arrêt et va plus loin. Je me demande si je ne me suis pas trompée mais le nôtre arrive enfin. Heureusement, nous étions dans les premiers car il n'y a vraiment pas beaucoup de places assises et debout nous aurions gêné tout le monde avec nos sacs à dos. Le bus est plein et la circulation est habituelle pour cette saison à Kyoto, chargée... En passant près de l'arrêt pour le Kiyomizudera 清水寺, je réalise avec effroi que les touristes sont encore plus nombreux que la dernière fois que je suis venue à Kyoto.
On descend à Gion 祇園. Je sais vaguement où est notre hôtel et on se dirige approximativement en sa direction. Je n'ai pas le temps de m'inquiéter que l'on y arrive rapidement, Kyoto ayant le grand avantage d'avoir ses rues tracées en lignes droites et à l'équerre. Nos amis ont déjà appelés pour savoir si nous étions arrivés. Le temps de faire le check-in, de monter les sacs à dos à l'étage, je les appelle et Sensei arrive en voiture ! Là, on réalise que le quartier est envahi par les bus et que la circulation est à l'arrêt. Notre ami les doublera tout en pestant contre les touristes qui ne savent pas conduire à Kyôto. Je précise que les "touristes" venaient d'Osaka ! On part destination le Gosho 御所, le Palais impérial de Kyoto pour obtenir les autorisations de visite pour le jardin du palais impérial Sento 仙洞御所. Manque de pot, il n'y a plus de place. On se rabat sur la villa impériale Shugakuin 修学院離宮. L'idéal aurait été de visiter la villa Katsura 桂離宮 mais c'était complet sur Internet depuis plusieurs mois...
On visite le jardin du palais impérial. Il fait un temps splendide et les cerisiers sont en fleur.
On prend ensuite la voiture pour admirer les sakura le long de la Kamogawa 鴨川 avant de rentrer. La discussion tourne autour de la météo car il est prévu qu'il fasse très mauvais le lendemain. Mon ami nous propose de nous accompagner en voiture. J'insiste que ce n'est pas la peine mais il insiste encore plus. Il faut savoir que sa femme et lui sont des êtres adorables et comme ils sont retraités, ils ont le temps de s'occuper de nous.
Le soir, nous sommes rejoints par sa femme. Elle est pleine d'humour et très vive. C'est un plaisir de parler avec elle. Ils nous emmènent dans un minuscule restaurant près de chez eux. On n'était que sept en tout et c'était quasiment plein ! Je n'ai pas compté le nombre de plats mais il devait bien en avoir une vingtaine ! Après, on n'avait plus faim du tout.
Puis, on est partis à pied jusqu'au Kiyomizudera en passant par le parc de Maruyama 丸山公園 et le Kôdaiji 高台寺. Là, il est impossible de rester insensible aux charmes de Kyôto. Même Amour a été conquis.
Lorsque je travaillais à Osaka, j'y passais tous mes week-ends (sauf ceux où j'allais faire du ski autour du lac Biwa 琵琶湖). C'est la ville que je préfère tant pour son architecture, ses temples, ses musées, sa nourriture et ses habitants. J'aurais aimé y rester plus longtemps mais tous les bons hôtels étaient pleins ou hors de prix.
La suite du voyage : deuxième jour à Kyôto
Jour précédent : La région du Mont Fuji