Sa Majesté chez les Nippons [Épisode 49]

 

La visite du temple se fit au pas de charge. Pierre-Victor en profita pour poser quelques questions à son jeune acolyte. Ils ne quittèrent pas de toute la visite, les officiels nippons essayant tant bien que mal d’attirer l’attention du consul sur les paysages magnifiques qui l’entouraient. Seule l’évocation du symbole du temple Kumano, le corbeau à trois pattes, le dérida quelque peu.

— Moi qui croyais que seuls les canards avaient trois pattes ! s’exclama-t-il en ricanant.

Sa Majesté chez les Nippons [Épisode 48]

 

Konda était étonné que Sa Majesté ait finalement accepté l’invitation de découvrir les anciens sentiers de pèlerinage de Kumano et la cascade de Nachi. Mais il était ravi de l’accompagner car, pour rien au monde, il n’aurait hésité à se rendre dans un des plus beaux endroits de la région en particulier pendant la période des kōyō, des feuilles d’automne, lorsque les arbres se parent de rouge ardent et de jaune vif.

Sa Majesté chez les Nippons [Épisode 47]

 

— Je vous écoute, jeune homme, dit Cusseaud en s’asseyant dans son fauteuil.

— Romain. Vous pouvez m’appeler Romain.

— Je vous écoute, Romain.

— Je ne sais pas si vous connaissez les anciens chemins de Kumano ?

Sa Majesté chez les Nippons [Épisode 46]

 

Le téléphone venait de sonner. C’était la ligne directe avec Tokyo. Notre consul se dépêcha de décrocher l’appareil.

— Monsieur l’ambassadeur, comment allez-vous ? fit-il.

— Ah, Pierre, j’ai eu des échos du voyage du ministre dans le Kansai. Apparemment, tout s’est bien passé. Le ministre en était ravi.

Cusseaud se pinça les lèvres au souvenir de tout ce qu’il avait enduré.

Sa Majesté chez les Nippons [Épisode 45]

 

Le lendemain de la visite du Temple des mousses, il était prévu que le ministre aille à Kōya-san, le mont Kōya, pour y dormir dans un shukubō, un temple bouddhiste, et visiter la nécropole Oku-no-in, mais une crise urgente à Paris l’obligea à abréger son voyage à la grande satisfaction de Pierre-Victor qui ne le supportait plus.

Sa Majesté chez les Nippons [Épisode 44]

 

Lorsque la délégation sortit du temple une fois tous les sutras retranscrits, contrairement aux prévisions souvent fantaisistes et très aléatoires de la météo nipponne, le ciel était devenu gris et menaçant.

Sa Majesté chez les Nippons [Épisode 43]

 

Le Kokedera est un temple qui se mérite. D’abord, il faut trouver la discrète entrée qui reste fermée jusqu’à l’heure dite de l’ouverture.

Par un miracle qui ne s’explique pas, la délégation arriva en avance de cinq minutes.

Sa Majesté chez les Nippons [Épisode 42]

 

La visite touristico-officielle se poursuivit dans la boutique de thé Ippodo à Kyoto, le ministre devant faire ses emplettes. Le petit salon de thé adjacent à la boutique avait été privatisé pour l’occasion car celui-ci voulait découvrir les différents parfums de thé qu’il ne connaissait pas encore et approfondir ses connaissances dans les règles de la cérémonie du thé.

Sa Majesté chez les Nippons [Épisode 41]

 

— Comment ça ? Une reproduction ? Vous voulez dire que l’on nous a fait monter toutes ces marches pour nous montrer une reproduction ?

Le consul fulminait, les naseaux dilatés, prêt à charger le pauvre hère qui se trouvait devant lui.

Les regards convergèrent sur Konda qui faillit soupirer mais se retint.

Sa Majesté chez les Nippons [Épisode 40]

 

Pierre-Victor venait d’être informé par son cher et très distingué collègue de Tokyo d’un événement majeur qui allait se produire sur ses terres : la visite officielle du ministre français des Collectivités locales et de l’Artisanat à Kyoto. Il était ravi. Enfin, il allait côtoyer les grands de ce monde.

Sa Majesté chez les Nippons [Épisode 39]

 

Enfin, le jour était arrivé ! L’avion de Babu, le serviteur népalais, devait atterrir en fin de matinée et Kuwabatake fut désigné pour aller le récupérer.

Il aurait été difficile de dire qui, de Pierre-Victor ou de l’ensemble du consulat, était le plus excité dans l’attente de ce moment si important.

Sa Majesté chez les Nippons [Épisode 38]

 

La rumeur de la venue prochaine d’un serviteur népalais à Osaka se propagea comme une traînée de poudre jusqu’à Tokyo. Le premier conseiller ne savait plus quoi faire. Il hésitait à en informer l’ambassadeur. Il préféra attendre d’avoir les papiers officiels en mains avant de le déranger.

Quand ce jour arriva, il n’avait plus d’autre choix que d’aller voir Son Excellence et de l’en informer.

Sa Majesté chez les Nippons [Épisode 37]

 

Lors de son passage à Paris pour ses premières vacances, Pierre-Victor fit d’abord son rapport à ses ministres de tutelle. Il avait rencontré ses supérieurs hiérarchiques d’abord à Bercy puis au Quai d’Orsay. À chacun, il leur avait tenu peu ou prou le même langage :

Sa Majesté chez les Nippons [Épisode 36]

 

Enfin le jour J était arrivé. Tsuyu, la « saison des prunes », la petite saison des pluies, se terminait et le ciel était d’un bleu uniforme, annonciateur des prochaines chaleurs estivales. La matinée au consulat passa rapidement, il y avait comme un air de fête avant l’heure : personne n’avait vraiment envie de travailler et chacun attendait avec impatience le moment où il allait falloir rejoindre l’hôtel où devait se tenir la réception pour la fête nationale française. Sa Majesté était fébrile, c’était son premier Quatorze Juillet, son « couronnement » en tant que consul général. Tout devait être parfait.

Sa Majesté chez les Nippons [Épisode 34]

 

Le Fourth of July était une soirée très courue : on y croisait un député japonais, membre du groupe d’amitié Japon-États-Unis à la Diète, les maires et les officiels de toutes les villes du Kansai, de grands chefs d’entreprise nippons ainsi que tous les consuls étrangers en poste dans la région. C’était le moment ou jamais d’en profiter pour étoffer son réseau de relations et chacun venait avec un stock de cartes de visite qu’il distribuait le plus largement possible.

Pierre-Victor arriva dans le hall de l’Hôtel Impérial, un des établissements les plus chics de la ville. Il fut accueilli dès l’entrée par du personnel parfaitement bilingue anglais et très professionnel.

Sa Majesté chez les Nippons [Épisode 33]

 

Avant le 14 juillet, il y a le 4 juillet, le Fourth of July, la fête nationale américaine.

Le consul général des États-Unis, Andrew Speet, avait, comme la coutume l’exige, invité Sa Majesté à la réception qu’il organisait à cette occasion. Comme c’était sa première année, ce dernier ne pouvait refuser même s’il mourait d’envie de ne pas y aller.

Sa Majesté chez les Nippons [Épisode 32]

 

À la fin de la réunion, Konda s’assit à son bureau en silence. Encore sous le choc de l’émotion, ses pensées étaient incapables de s’organiser. Son cerveau lui renvoyait en boucle les mêmes images de Pierre-Victor se tournant vers Kuruma et les mêmes paroles : « Ma chère Aiko… présentation ? »

Il fixait l’écran de son ordinateur mais il n’était pas à même de déchiffrer les mots qu’il voyait. C’est alors que le téléphone sonna et il reprit ses automatismes.

Sa Majesté chez les Nippons [Épisode 31]

 

Enfin, Sa Majesté décida de réunir ses équipes pour préparer l’organisation de la réception donnée à l’occasion de la fête nationale.

Tout le monde était présent, même Yamamoto. Lors de ces réunions, le poste consulaire était tout simplement injoignable, les téléphones étant mis en mode messagerie. Seul le bureau des visas fonctionnait encore normalement.

Sa Majesté chez les Nippons [Épisode 30]

 

L’heure était grave.

Cela faisait maintenant plus d’un mois que le consulat était en retard par rapport au calendrier de l’année dernière. Il fallait absolument s’en occuper au plus vite car il restait de moins en moins de temps pour tout préparer.

Sa Majesté chez les Nippons [Épisode 30]

 

— Regardez-moi ça, Konda !

Ce dernier leva mollement ses yeux de son écran d’ordinateur. Sa Majesté s’approchait de lui, le pas léger et le sourire aux lèvres. Konda se crispa légèrement. Qu’est-ce que cet idiot allait encore lui sortir comme ânerie ?

— Oui, Monsieur le Consul général ? lui dit-il de sa voix la plus douce et la plus faussement enjouée.