Les cerisiers de la célèbre allée Chidorigafuchi ryokudô 千鳥ヶ淵緑道 © Aventure Japon 2016

Première mâtinée au Japon

Si on peut appeler cela une mâtinée...

D'habitude, lorsque j'arrive au Japon, je me réveille toujours très tôt le premier matin d'autant qu'il fait jour vers 5 heures à Tokyo. Ayant pris la (mauvaise) habitude de me lever avec le soleil lorsque j'étais enfant en Afrique, j'ai beaucoup de mal à m'endormir s'il fait jour.

Seulement, l'horloge biologique de mon amour de mari ne fonctionne pas de la même façon...

 Après une nuit où nous nous sommes réveillés puis rendormis plusieurs fois, nous avons réussi l'exploit de nous lever à 10 heures du matin ! Bien entendu, il était trop tard pour prendre le petit-déjeuner et Amour s'est rendu compte qu'il avait oublié de prendre sa boîte pour mettre ses lentilles de contact. Il a fallu trouver une solution pour le petit-déjeuner tout en rassurant Grognon qui, dans cet état-là, ne peut être rassuré...

On descend au restaurant dans l'espoir (très mince) de trouver porte ouverte. Comme je m'y attendais, il était trop tard. Je vais à la réception qui me confirme qu'il est trop tard (je le savais mais Grognon insistait...). Je m'enquiers de la possibilité de petit-déjeuner dans le quartier. Mes hôtes m'indiquent deux endroits tout proches et nous partons sous la pluie matinale (l'hôtel nous prête un parapluie) à la recherche de nourriture, sachant que nous avions l'estomac vide puisque nous n'avions pas mangé la veille au soir !

Le premier restaurant nous indique gentiment qu'il est trop tard pour petit-déjeuner (il est presque 11 heures) et Grognon refuse d'entrer dans le second. Heureusement, il y a un combini コンビニ pas très loin et là, nous faisons le plein de viennoiseries (enfin des trucs qui y ressemblent), de jus d'orange et de yaourts. Je trouve une boîte pour ses lentilles mais mon Amour continue de grogner. Seule l'idée de manger un yaourt aux myrtilles permet de l'amadouer.

On rentre à l'hôtel. Paniquée, la dame de l'accueil nous prévient que l'on peut pas rentrer dans les chambres car elles sont déjà en cours de nettoyage. Je commence à m'inquiéter car j'entends Grognon grogner... Heureusement, je demande si on peut manger dans le lobby et notre logeuse nous invite à le faire. Comme il y a le wi-fi, Grognon reprend des couleurs...

Je dois avouer que mon mari est un être adorable, plein d'humour et très généreux que j'aime à la folie. Il lui arrive très rarement d'être de mauvais poil. Manque de pot, il a fallu que cela tombe les premiers jours de notre séjour au Japon !

 

Sakura time !

Il est presque midi lorsque l'on part de l'hôtel. On devait aller visiter le marché au poisson de Tsukiji 築地市場 la mâtinée mais ce sera pour une autre fois (en fait, jamais puisque le marché déménage cette année). On part vers le Budokan 日本武道館. Grognon : "C'est quoi le boudokanne ?". Moi : "Ben, le Budokan, c'est le Budokan." Grognon : "Mais c'est quoi ?". Moi : "Le Bercy local. Tu n'as jamais entendu parler des enregistrements live de groupes connus au Budokan ?". Grognon : "Non...."

Le Budokan 武道館, le Bercy nippon © Aventure Japon 2016

Heureusement, les cerisiers de la célèbre allée Chidorigafuchi ryokudô 千鳥ヶ淵緑道 , sont en pleine floraison et, en plus, il n'y a pas grand monde. La pluie s'est arrêtée et un peu de ciel bleu perce parmi les nuages. On photographie toutes les fleurs de cerisiers tout en s'approchant doucement de l'embarcadère des canots...

 Les cerisiers en fleur de l'allée Chidorigafuchi © Aventure Japon 2016

Je regarde alors avec amour mon Amour qui devine qu'il y a anguille sous roche. Moi : "Ce serait bien d'aller faire un tour sur l'eau ?". Amour (qui devine qu'il va devoir ramer alors qu'il est encore sous décalage horaire) : "Tu es sûre ? Cela ne coûte pas trop cher ?". Moi (qui ne connaît pas le prix) : "Je ne pense pas et, en plus, il n'y a quasiment pas de queue." Amour me suit à regret.

Le prix est de 800 yens pour une demi-heure par bateau, 1.600 pour une heure.

Sur l'eau avec Amour © Aventure Japon 2016

Amour s'installe et commence à manier les rames comme un pro de l'aviron qu'il est. Je le mitraille avec amour et fierté.

Nous dépassons rapidement tout le monde et partons vers le Budokan. Je demande à mon amour d'aller là, pas de problème, ici, il s'exécute en grognant de moins en moins... Puis nous repartons de l'autre côté. Nous sommes même allés près de l'autoroute qui passe au-dessus des douves ! Le tout en 29 minutes !

Le soleil se fait plus présent, Amour est de bonne humeur, la suite de la promenade continue sous les bisoux.

 

On a fait une boucle totale puisque l'on est passé de l'autre côté des douves dans le bois. C'est un endroit superbe où j'ai fait mes plus belles photos. On a rejoint le Budokan puis on est parti à la recherche d'un restaurant car on mourrait de faim. Mon amour avait téléchargé des cartes de Tokyo et on s'est dirigé vers l'endroit où il avait le plus de restos.

Notre chemin le long des cerisiers à Tokyo © Aventure Japon et Google

J'ai organisé le voyage en utilisant des guides papier (notamment le Lonely Planet) et Internet. Mais il était hors de question de les emporter avec soi au Japon. L'idée était de se débrouiller une fois sur place et de se balader. On n'a pas pris de Pocket Wifi non plus même si cela nous aurait bien aidé.

On trouve un petit resto qui fait des donburi 丼. On paye à l'entrée dans l'automate et on s'installe tranquillement. Amour commence à apprécier le Japon même s'il pose trop de question (en fait, il ne connaît rien du pays, je dois tout expliquer et c'est l'horreur).

 On repart tranquillement vers le Yasukuni jinja 靖国神社 car je veux lui montrer le Zéro ou Reisen 冷戦 (Amour est passionné d'aviation tout comme moi) du musée, le Yûshûkan 遊就館. A droite du temple se trouve un espace recouvert de cerisiers mais on ne peut s'y balader car il est occupé par des sièges. Apparemment, un spectacle est en cours de préparation. Nous profitons des sièges pour un petit repos bienvenu et nous observons alors l'organisation du spectacle. Un groupe de quatre Japonais sont en train de régler l'alignement des chaises. Deux autres s'affairent à coller des lettres sur les rangées les plus en arrière. Parmi le premier groupe, une personne tient un bâton et mesure l'écartement entre les sièges. Deux autres discutent de l'alignement, un troisième les bouge pour qu'ils soient parfaitement alignés. Nous les observons fascinés comparant leur travail avec ce que l'on a pu faire ou voir en France.

Le Mitsubishi Zéro, modèle 52 (A6M5) © Aventure Japon 2016

On finit par s'extraire des sièges pour aller vers le musée. A peine entrés, la musique "Ce n'est qu'un au revoir" se met à jouer. Je préviens mon amour qu'ils vont bientôt fermer et nous prenons rapidement des photos du Mitsubishi Zéro, modèle 52 (A6M5) avant d'être conduit vers la sortie avec énormément de gentillesse.

Après avoir visité l'étang qui se trouve un peu plus loin, nous nous sommes dirigés vers le métro pour aller terminer la soirée le long du fleuve Meguro 目黒川 connu pour ses cerisiers afin de tester le trépied et le nouveau flash. En chemin, je m'arrête pour acheter de la lessive et je trouve des boîtes pour lentilles de contact qu'Amour achète (enfin !).

Le fleuve Meguro bordé de cerisiers dans le froid et le vent © Aventure Japon 2016

Arrivés à Meguro, on est surpris par le vent et le froid. Il est presque impossible de prendre des photos en raison des rafales. Le temps d'installer le trépied, des indélicats se mettent entre mon appareil et la branche de cerisier que je voulais photographier. Je m'énerve un peu et Amour recommence à grogner. Nous sommes épuisés. Nous décidons alors de nous rapprocher de la gare JR de Meguro et de chercher un restaurant pour manger. Amour ne trouve rien et le vent glacial nous gêne dans nos recherches. On décide de rentrer près de l'hôtel en prenant la Yamanote 山手線. Par miracle, nous trouvons deux places assises, ce qui va nous permettre de nous reposer quelques précieuses minutes. On descend à Okachimachi 御徒町駅 et on trouve rapidement un restaurant. Amour prend du saumon, réalise alors qu'il y a des arêtes et bataille comme un pauvre diable pour les enlever avec les baguettes. On dîne rapidement avant de rejoindre l'hôtel. On aura marché presque non stop six heures de suite. Ce ne sera que le début : en dehors de Kyoto, on ne fera que marcher entre quatre et huit heures par jour. Et tout cela, sans faire une once de shopping !

 

La suite du voyage : départ pour le Mont Fuji

Jour précédent : Premier jour à Tokyo