Portrait de James Hepburn en 1907

 

James Curtis Hepburn (1815-1911) est un médecin doublé d’un missionnaire presbytérien américain. C’est à ce titre qu’il est envoyé tout d’abord à Singapour puis à Amoy (Xiamen) au début des années 1840 pour rejoindre ensuite le Japon après l’ouverture du pays aux étrangers en 1858.

 

Originaire de Pennsylvanie, il étudie la chimie au Collège du New Jersey (l’actuelle université de Princeton) et la médecine à l’université de Pennsylvanie en 1836.

 

Il s’établit au Japon en 1859 avec sa femme près de Kanagawa 神奈川 (qui est de nos jours un quartier de Yokohama) où il y ouvre un dispensaire et donne des cours de médecine occidentale.

 

Il fonde un cours privé pour l’apprentissage de l’anglais, l’Eigakujuku 英学塾, qui sera réorganisé, des années plus tard, en 1886, en l’Institut Meiji, Meiji Gakuin 明治学院, avant de devenir une université en 1949 dont il sera un des présidents.

 

Conscient des problèmes que posait l’absence de tout dictionnaire de langue pour l’apprentissage de l’anglais comme du japonais pour ses élèves ou ses collègues missionnaires, Hepburn décide de compiler le tout premier dictionnaire anglais-japonais, le Waei gorin shûsei 和英語林集成 ou « A Japanese and English Dictionary with an English and Japanese Index ».

 

Première édition du dictionnaire Hepburn de 1866.  

 

Ce dictionnaire est édité à Shanghai par les éditions presbytériennes en 1866 et est réédité plusieurs fois en raison de son succès. Il comporte près de 20.000 entrées en japonais et la moitié en anglais. Le dictionnaire japonais-anglais fait 550 pages et la partie anglais-japonais, 132, réalisée par Hepburn lui-même.

 

 

Extrait du dictionnaire d'Hepburn comportant le mot SamuraiPour retranscrire le japonais en caractères latins, Hepburn établit une convention qui porte son nom et qui sert de référence encore de nos jours : le système Hepburn ou Hebon-shiki ヘボン式.

 

La langue japonaise actuelle dispose de trois alphabets : deux syllabaires (hiragana 平仮名 et katakana 片仮名) ainsi qu'un alphabet en caractères chinois (les kanji 漢字). Afin de permettre aux personnes ne maîtrisant pas ces trois alphabets de prononcer ou d’étudier le japonais, il a été nécessaire de retranscrire en lettres latines (roma-ji ローマ字, littéralement les lettres romaines) les mots japonais.

 

Hepburn participe aussi à la traduction de la Bible en langue japonaise. Le Nouveau Testament est publié en japonais en 1880, l’Ancien, en 1887.

 

A la fin de sa vie, il retourne aux Etats-Unis où il s’éteint en 1911.

 

Le dictionnaire d'Hepburn est consultable dans son intégralité et dans ses différentes éditions sur le site des archives numérisées de l'université de Meiji Daigakuin.