Portrait de Katô Takaaki (1860-1926), 1926 © National Diet Library 国立国会図書館Homme d'État, politicien et diplomate de haut rang, Katô Takaaki 加藤高明 disparait le 28 janvier 1926, à l'âge de 66 ans.

 

Aussi connu sous le nom de Katô Kômei 加藤高明, il est né Hattori Sôkichi 服部総吉, le second fils d'un serviteur de la province d'Owari 尾張国 (qui fait partie, de nos jours, de la préfecture d'Aichi 愛知県). Il est adopté à l'âge de 13 ans, en 1872, par la famille Katô 加藤家 et étudie l'anglais à l'école des langues étrangères de Tokyo, Tôkyô gaikokugo gakkô 東京外国語学校, puis à la Tôkyô Kaisei gakkô 東京開成学校 spécialisée dans les études occidentales. Tout au long de sa vie, il s'est référé au système parlementaire britannique qu'il considère comme un modèle pour le Japon.

 

En 1881, il sort diplômé de la faculté de droit de l'université de Tokyo, Tôdai 東大, en même temps qu'il intègre le siège social de l'entreprise Mitsubishi 三菱 où il devient le protégé d'Iwasaki Yatarô 岩崎弥太郎 (1835-1885), le fondateur. Après deux années d'étude en Grande Bretagne, il incorpore le siège social de Mitsubishi en 1885 et épouse la fille aînée d'Iwasaki l'année suivante, Haruji 春治.

 

Il intégre le service public en 1887 en devenant le secrétaire particulier du ministre des Affaires étrangères, Ôkuma Shigenobu 大隈重信 (1838-1922) en 1888. Ensemble, ils participent à la révision des traités inégaux. En 1894, il est nommé ambassadeur à Londres et travaille à la création de l'Alliance anglo-japonaise, Nichi-ei dômei 日英同盟, qui sera conclue en 1902.

 

En 1900, il est nommé ministre des Affaires étrangères du 4e cabinet d'Itô Hirobumi 次伊藤博文 (1841-1909). En 1901, il se tourne vers la politique et est élu en 1902 et 1903 à la Chambre basse du parlement, Shûgi-in 衆議院, sans étiquette. En 1904, il devient le directeur du journal Tokyo nichi-nichi shinbun 東京日日新聞.

 

En 1906, il redevient ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Saionji Kinmochi 西園寺公望 (1849-1940). En 1909, il est nommé ambassadeur du Japon auprès de la cour d'Angleterre. En 1911, il signe avec l'Angleterre le traité de commerce maritime, Nichi-ei tsûchô kôkai jôyaku 日英通商航海条約, ce qui lui vaudra d'être élevé à la dignité de baron, danshaku 男爵 dans la nouvelle noblesse japonaise.

 

En 1913, il est pour la troisième fois à nouveau ministre des Affaires étrangères sous le gouvernement de Katsura Tarô 桂太郎 (1848-1913). Il prend alors part à l'élaboration de l'Association des amis de la Constitution, Rikken dôshikai 立憲同志会, qui défend la nouvelle constitution. A la mort de Katsura, il devient premier ministre.

 

En avril 1914, Katô redevient ministre des Affaires étrangères et prend une part importante dans la décision du Japon d'entrer en guerre à l'époque. Cette initiative le prive de l'appui du genrô 元老, le conseil des anciens, qu'il n'avait pas consulté. Il est entraîné dans la controverse provoquée par les 21 demandes qu'il envoie à la Chine. Il est alors obligé de démissionner de son poste de ministre en 1915. Par décret impérial, il est nommé à la Chambre des pairs, kizoku-in 貴族院. En 1916, il est élevé à la qualité de vicomte, shishaku 子爵.

 

En 1916, il est élu président du nouveau parti, le Parti constitutionnel, le Kenseikai 憲政会, dont le programme prône l'extension du suffrage, l'opposition au genrô et des concessions aux demandes de réformes du peuple japonais dans les domaines du travail, de l'éducation, des droits civils et du gouvernement constitutionnel.

 

En juin 1924, Katô devient premier ministre à la tête d'une coalition de trois partis jusqu'à sa mort en 1926. Son apport sera important dans le domaine des droits civils puisqu'il fera voter la loi d'avril 1925 sur les élections législatives ouvrant le vote à l'ensemble des citoyens mâles japonais âgés de plus de 25 ans, Futsû-senkyo hô 普通選挙法, ainsi que les lois de préservation de la paix, Chian iji hô 治安維持法, en 1925 destinées à réprimer les mouvements politiques dissidents extrémistes, principalement communistes.