Les tombes des samouraïs morts au combat ou suicidés dans l'enceinte du temple Sakurayama 桜山神社 © Préfecture de Kumamoto 熊本県Le 24 octobre 1876 débute la rébellion Jimpû-ren 神風連, littéralement la "ligue des vents divins (ou kamikazé)".

 

Excédés par les nombreuses réformes de l’ère Meiji qui les privent de tous leurs privilèges, d’anciens samuraïs (shizoku 士族), menés par Ōtaguro Tomoo 太田黒伴雄 (1835-1876), attaquent la garnison de Kumamoto 熊本, dans le sud du Japon.

 

Cette rébellion en entraînera d’autres dont celles de Hagi 萩の乱 et de Akizuki 秋月の乱 en 1876 ainsi que celle de Satsuma 西南戦争 en 1877.

 

Les anciens samuraïs ont dû renoncer à la majorité de leurs privilèges avec la modernisation du pays débutée avec la restauration impériale de Meiji en 1868.

 

Ancienne classe sociale dominante, les guerriers, shi 士 ou bushi 武士, ont vu leur statut social rétrogradé derrière celui de la nouvelle classe dominante, la noblesse ou kazoku 家族, formée d’anciens nobles de cour et de daimyô.

 

Ils ont perdu le droit de tuer (kirisute gomen 切捨御免) toute personne de rang inférieur leur manquant de respect.

 

En septembre 1871, le gouvernement de Meiji ordonne par décret (Sampatsu dattô rei 散髪脱刀令) l’abandon des coiffures et des vêtements traditionnels indiquant le rang social dont le fameux chignon (chommage 丁髷 porté par les samurai).

 

En 1873, la taxation des traitements héréditaires donnés aux nobles et aux samurai (chitsuroku 秩禄) ainsi que la conversion de ces revenus en des obligations d’Etat non échangeable sur cinq ans (kinroku kôsai 金禄公債) est ressenti comme une disgrâce supplémentaire par les samurai d’autant que les plus pauvres d’entre eux sont obligés de les vendre à perte.

 

En mars 1876, l’édit impérial, haitō-rei 廃刀令, leur interdit le port du sabre.

 

L’instauration d’une conscription militaire (chōheirei 徴兵令), sur le modèle occidental, en avril 1873, obligatoire pour tous les Japonais, prive les samurai de leurs prérogatives dans le métier des armes.

 

C’est l’étincelle qui va mettre le feu aux poudres et provoquer les rébellions.